lundi 1 novembre 2010

"The Special One", ou le roi des relations avec les médias

José Mourinho, ou le "Special One" depuis son passage à Chelsea, ne laisse personne indifférent. Aussi fascinant qu'agaçant, ce génial technicien doit sa popularité à ses nombreuses victoires sur le plan sportif (deux fois vainqueur de la ligue des champions avec le FC Porto et l'Inter Milan, deux titres de champion d'Angleterre avec Chelsea, deux titres de champion d'Italie avec l'Inter Milan pour ne citer que cela) mais également à ses déclarations à l'emporte-pièce, parfois arrogantes, souvent drôles, toujours ironiques. Toutefois, derrière ces "Mourinho shows" se cache peut-être une véritable stratégie de communication avec les médias. Mourinho a compris que pour être performant et gagner, un groupe doit pouvoir travailler dans une ambiance calme et sereine. En ayant travaillé dans les plus grands clubs européens et en étant aujourd'hui l'entraîneur du Real Madrid qui a été élu meilleur club du XXème Siècle, et donc de surcroît les plus médiatisés, Mourinho a parfaitement conscience de l'influence que peuvent avoir les médias (qui peuvent parfois s'avérer être très déstabilisateurs) sur certains joueurs. En attirant sans cesse l'attention des médias sur lui, Mourinho ne chercherait-il donc pas à protéger ses joueurs pour les transformer en machines à gagner sur le terrain ?...

  

Voici une petite compilation des sorties du "Mou" depuis 2004 (source LeMonde.fr) :


Le "Special One"

- "S'il vous plaît, ne me traitez pas d'arrogant ! Mais je suis champion d'Europe et je pense être le Special One." Dès sa présentation à la presse à l'été 2004, le Portugais se trouve un surnom.
- "Si j'avais voulu un travail facile, je serais resté à Porto : une magnifique chaise bleue, le trophée de la Ligue des champions, Dieu. Et après Dieu, moi."
- "Nous sommes en tête. Mais ce n'est pas grâce à la puissance financière du club. Nous sommes en lutte pour de nombreux trophées grâce à mon dur labeur."
- "Regardez ma coupe de cheveux. Je suis prêt pour la guerre." Avant un match contre Manchester United.


Chelsea
- "La seule chose que nous ne pouvons contrôler, ce sont nos supporteurs." "Tout le monde attend que Chelsea ne gagne pas. Quand nous perdrons, il y aura une fête nationale !" Mourinho commente ses débuts tonitruants en 2005.
- "Je sais tout des hauts et des bas du football. Je sais qu'un jour, je serai viré." Quelques mois avant son licenciement.
- "Je vous souhaite bonne chance. Même à ceux qui m'ont trahi." Un adieu césarien à ses joueurs, narré par Didier Drogba.



Arsenal, Liverpool, Barcelone et les autres

- "Wenger a un vrai problème avec nous. Il est ce qu'en Angleterre vous appelez un voyeur. Il y a des gens qui prennent un grand télescope pour regarder ce qui se passe chez les autres. Wenger doit être l'un d'entre eux. C'est une maladie." Mourinho rétorque aux critiques de son homologue d'Arsenal.
- "Beaucoup de grands entraîneurs n'ont jamais gagné la Ligue des champions. On en a un exemple notable pas très loin." Un autre tacle à Wenger."Trois ans sans titre ? Je serais déjà au chômage." Et un troisième, celui-là pour son homologue de Liverpool, Rafael Benitez.
- "Nous sommes en condition de remporter le championnat même contre les nouvelles règles du football anglais. L'une d'elles est que l'on ne siffle pas de penalty contre Manchester et que l'on n'en siffle pas pour Chelsea."
- "Comment dit-on tricher en catalan ?" Avant un match contre le FC Barcelone.
- "Barcelone est une ville pleine de culture avec de nombreux grands théâtres et ce garçon [Lionel Messi] y a très bien appris à jouer." Après la défaite de Chelsea contre Barcelone, provoquée notamment par l'expulsion de Del Horno, coupable d'une faute sur Messi.
- "Comme nous le disons au Portugal, ils sont venus pour bétonner. Si j'étais un supporter qui a payé 50 livres pour voir cette rencontre, je me serais fouetté." Après un match nul entre Chelsea et Tottenham.
- "J'ai étudié l'italien cinq heures par jour pendant plusieurs mois pour être sûr de pouvoir communiquer avec les joueurs, les médias et les supporteurs. Ranieri a été en Angleterre pendant cinq ans et peine encore à dire 'Good morning' et 'Good afternoon'. Il a gagné une Supercoupe, une petite coupe. Il n'a jamais gagné un grand trophée. Peut-être qu'il devrait changer de mentalité, mais il est trop vieux pour le faire." A peine arrivé à l'Inter Milan, Mourinho allume Claudio Ranieri, à l'époque entraîneur de la Juventus.



Ce que les autres pensent de lui 

- "Si Chelsea est naïf et pur comme le dit Mourinho, je suis le petit chaperon rouge." Benitez est agacé par le portrait angélique de Chelsea dressé par son confrère.

- "Ma femme est très contente que Mourinho vienne à Bramall Lane. C'est un cochon plutôt agréable à regarder, non ?" Neil Warnock, entraîneur de Sheffield United.
- "Monsieur, je sais que vous êtes un immense entraîneur et un grand homme. Mais la vérité, c'est que vous êtes une merde." Samuel Eto'o exprime son admiration pour le grand homme dans son autobiographie, Raza de Campeon.
- "Pendant un an, nous étions un groupe d'amis puis Mourinho est arrivé et a tout ruiné ! Il existait une extraordinaire solidarité mais Mourinho a tout détruit en excluant certains joueurs clés de l'effectif et en élevant d'autres au rang de star. (…) En 2006-2007, Mourinho s'est éloigné des joueurs et la fraternité qui régnait dans le groupe a disparu. Lors de sa troisième saison, il a oublié les joueurs et a pris tous les mérites. Il prenait peur quand un joueur était sous les feux des projecteurs." Dans son autobiographie, Claude Makelele montre qu'il sait aussi tacler en dehors du terrain. En août 2006, le Portugais avait expliqué que le joueur était "un esclave" en réaction à la convocation de "Make" en équipe de France, malgré sa volonté de prendre sa retraite internationale.



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